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L’année en images (3) : le dossier nord-coréen

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Trois évènements majeurs auront marqué la péninsule coréenne en 2010 : le torpillage en mars d’un navire de guerre sud-coréen par un voisin du Nord, faisant 46 morts ; la réunion du Parti des travailleurs en septembre « officialisant » la succession de Kim Jong-il ; les bombardements de l’île sud-coréenne de Yeonpyeong, fin novembre. Trois évènements qui sont liés à une même réalité. Celle d’un régime qui se sent menacé parce qu’il ne parvient plus à rassembler le soutient de son peuple et d’une partie de l’appareil d’Etat.

Les provocations répétées de Pyongyang, qui isolent toujours plus le pays sur la scène internationale, ont eu un but bien précis : fédérer les Nord-Coréens autour de leur régime en insistant sur la menace que représente l’extérieur, le tout en procédant à une escalade des tensions savamment préméditée. En témoignent les déclarations fin décembre du ministre nord-coréen de la Défense Kim Yong Chun, qui relançait la thèse de invasion du pays par son voisin du Sud et d’une conspiration internationale contre la Corée du Nord en dénonçant les manœuvres militaires défensives effectuées récemment près de la ligne de démarcation par la Corée du Sud, et en les qualifiant de « provocation militaire grave ». Séoul ne faisait que se préparer à une éventuelle attaque venant de l’Etat communiste.

L’officialisation du choix de Kim Jong-un (troisième fils du leader suprême) comme successeur attitré lors d’une réunion spéciale du Parti soulève aussi quelques doutes : l’idée d’une succession dynastique plaît-elle à tout le monde dans les hautes sphères du pouvoir nord-coréen ? Si oui, pourquoi alors Kim Jong-il aurait-il à l’imposer ? L’idée n’est-elle pas claire pour tout le monde ? Et ce nouveau venu, aura-t-il la capacité de maintenir à flots une dictature menacée ? Pourra-t-il faire face au mécontentement grandissant de son peuple ? Saura-t-il persuader les réformistes que la voie dans laquelle s’est engagée son pays est la meilleure ?

L’affaire Wikileaks nous aura montré que, déjà, les puissances mondiales se préparent à la chute du régime nord-coréen. Qu’adviendra-t-il du pays lorsque Kim Jong-il ne sera plus de ce monde ? Son fils règnera-t-il d’une main ferme comme lui l’a fait ? Les réformistes, jusqu’ici discrets, parviendront-ils à imposer leurs vues, auquel cas la Corée du Nord pourrait connaître le destin de la Chine ou du Vietnam ? Va-t-on plutôt assister à une réunification des deux Corées, comme le souhaite Washington ? Tout dépend encore de la manière dont se déroulera la succession au sein du pouvoir nord-coréen. La réponse n’est sans doute pas pour 2011, mais elle ne saurait se faire attendre …

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